Horta : une arrivée mouvementée mais réussie
Félicitations, très impressionnant votre périple, profitez bien du calme et de chacun de vous deux, ... Lire la suite
Traversée d’est en ouest – Journal de bord
Distance parcourue en 24 h : 111 milles nautiques
Distance restante jusqu’à Horta : 1267 milles nautiques
Position : 43°56.38’ N / 055°42.00’ W
Hauteur des vagues : 1,5 mètre
Temps d’utilisation du moteur (depuis le jour 1) : 22 heures
Observation marine : Rien du tout !
Nous avons continué à remonter au vent toute la nuit et toute la journée. Le vent est monté à 17 nœuds en début de soirée hier, ce qui nous a forcés à prendre un ris dans la grand-voile. Ensuite, toute la nuit et une bonne partie de la journée, le vent a oscillé entre 10 et 15 nœuds, sans jamais dépasser ce seuil.
La mer, quant à elle, est restée bien formée avec des vagues de plus de 1,5 mètre venant à 15 degrés de notre proue tribord. Ce type de houle freine considérablement notre vitesse : nous perdons jusqu’à 1,5 nœud rien qu’à cause des vagues. Cela nous a obligés à revoir nos calculs pour la fenêtre météo, car le logiciel de routage nous estime plus rapides que nous ne le sommes réellement – ce qui pourrait nous jouer de mauvais tours plus tard.
Le brouillard a été très dense toute la nuit et la journée, avec une visibilité de moins de 100 mètres. Fait notable : vers 9h ce matin, j’ai commencé à entendre une corne de brume au loin. Ce n’est qu’à 11h qu’un bateau est apparu sur notre AIS… à plus de 20 milles nautiques de notre position ! Nous pouvions donc l'entendre à plus de 40 milles sans jamais le voir au radar, ce qui nous rassure un peu quant au risque de collision. Sa trajectoire ne l’a jamais amené à moins de 16 milles de nous.
Côté météo, les prévisions à long terme viennent de changer. Il n’est plus question de vents à 30 nœuds (57 km/h), mais plutôt de forte houle et de roulis. En conséquence, nous avons décidé de prendre une route plus au sud et de continuer notre progression jusqu’à dimanche pour éviter un système dépressionnaire en approche. Ensuite, nous réévaluerons notre fenêtre météo. Si la situation ne s’améliore pas après ce passage, la vie à bord pourrait devenir plus difficile. Nous sommes prêts à faire face à ce scénario. Le cas échéant, nous nous mettrons à la cape pour un ou deux jours – comme si l’on tirait le frein à main pour dériver tranquillement en attendant une meilleure fenêtre.
Petite mésaventure à bord : la bôme semblait abriter de la terre ou un vieux nid que nous n'avions jamais détecté. Cette nuit, une bruine intense a soufflé à l’horizontale, remplissant la bôme d’eau… qui a ensuite chassé tout ce qui s’y cachait. Résultat : terre et herbes mouillées éparpillées dans tout le cockpit ! Ce matin, rinçage à l’eau salée obligatoire, mais il en restait partout. Heureusement, le moussaillon a eu l’excellente idée de percer le dessous de la bôme pour permettre à l’eau de s’évacuer. Elle pouvait retenir jusqu’à 75 mm d’eau à l’arrière sans issue. C’est désormais réglé – et propre !
Bonne nouvelle côté carburant : nous avons rempli le réservoir après 22 heures d’utilisation du moteur à 2000 tours/minute, et avons consommé exactement 39 litres, ce qui est conforme à la charte de performance. Il nous reste donc 362 litres, soit environ 181 heures de moteur à 4,5 nœuds, même avec les vagues – soit une autonomie d’environ 814 milles nautiques. Cela nous permet d’être patients, sans inquiétude sur ce point.
À bientôt depuis le grand large 🌊
Distancia recorrida en 24 h: 111 millas náuticas
Distancia restante hasta Horta: 1267 millas náuticas
Posición: 43°56.38’ N / 055°42.00’ W
Altura de las olas: 1,5 metros
Uso del motor (desde el día 1): 22 horas
Observación marina: ¡Nada de nada!
Seguimos navegando contra el viento durante toda la noche y el día. El viento subió a 17 nudos temprano por la noche, lo que nos obligó a tomar un rizo en la vela mayor. Luego, durante toda la noche y gran parte del día, el viento osciló entre 10 y 15 nudos, sin superar ese valor.
El mar, por su parte, se mantuvo bien formado, con olas de más de 1,5 metros golpeando a 15 grados de nuestra proa por estribor. Este tipo de mar reduce significativamente nuestra velocidad: perdemos hasta 1,5 nudos solo por el oleaje. Esto nos obligó a revisar nuestros cálculos meteorológicos, ya que el software de ruta nos calcula más rápidos de lo que realmente somos, lo que podría causarnos problemas más adelante.
La niebla fue muy densa durante toda la noche y el día, con una visibilidad inferior a 100 metros. Un dato curioso: a las 9 h comencé a escuchar una bocina de niebla a lo lejos. No fue hasta las 11 h que apareció un barco en nuestro AIS... ¡a más de 20 millas náuticas de distancia! Pudimos oírlo a más de 40 millas sin verlo jamás en el radar, lo que nos tranquiliza en cuanto al riesgo de colisión. Su trayectoria nunca lo acercó a menos de 16 millas de nosotros.
Sobre la meteorología: los pronósticos a largo plazo han cambiado. Ya no se anuncian vientos de 30 nudos (57 km/h), pero sí un mar muy movido y con mucho balanceo. Por eso decidimos tomar una ruta más al sur y continuar hasta el domingo para evitar un sistema de baja presión que se aproxima. Luego reevaluaremos la ventana meteorológica. Si la situación no mejora, la vida a bordo podría complicarse. Estamos preparados para esa posibilidad. Si se confirma, nos pondremos a la capa durante uno o dos días, como si activáramos el freno de mano, dejándonos derivar hasta que mejore la situación.
Pequeño incidente a bordo: la botavara parecía tener tierra o algún viejo nido dentro, algo que nunca habíamos notado. Anoche, una llovizna fuerte, que caía de forma casi horizontal, llenó la botavara de agua, que terminó por arrastrar todo lo que había dentro. Resultado: ¡tierra y hierbas mojadas por todo el cockpit! Esta mañana la enjuagamos bien con agua salada, pero parecía que había tierra por todas partes. Afortunadamente, el grumete tuvo la excelente idea de perforar la parte inferior de la botavara para que pudiera drenar el agua. En la parte trasera, podía acumular hasta 75 mm sin salida. Ahora está todo limpio y en orden.
Buenas noticias en cuanto al combustible: llenamos el tanque tras 22 horas de uso del motor a 2000 rpm y consumimos exactamente 39 litros, lo cual concuerda con la tabla de rendimiento. Nos quedan 362 litros, es decir, unas 181 horas de autonomía a 4,5 nudos con olas incluidas – unos 814 millas náuticas. Estamos tranquilos y podemos permitirnos esperar con paciencia.
¡Hasta pronto desde alta mar! 🌊
Distance covered in 24 h: 111 nautical miles
Remaining distance to Horta: 1267 nautical miles
Position: 43°56.38’ N / 055°42.00’ W
Wave height: 1.5 meters
Engine time (since day 1): 22 hours
Marine observations: Nothing at all!
We continued sailing upwind all night and throughout the day. The wind picked up to 17 knots early last evening, forcing us to put in a reef in the mainsail. After that, all night and most of the day, it fluctuated between 10 and 15 knots, never exceeding that.
The sea remained well established, with waves over 1.5 meters hitting us at about 15 degrees off our starboard bow. This greatly affects our speed — we’re losing more than 1.5 knots just to the waves. This forced us to revise our weather window calculations, as the routing software assumes we’re faster than we really are, which could become problematic later.
Fog was extremely thick throughout the night and day, with visibility under 100 meters. An interesting note: around 9 a.m., I started hearing a foghorn in the distance. It wasn’t until 11 a.m. that a vessel appeared on our AIS — over 20 nautical miles away! We could hear it from more than 40 miles off, without ever picking it up on radar. That reassures us a bit regarding collision risks. Based on its course, the vessel never came closer than 16 miles.
Weather update: the long-term forecast has changed. No longer predicting 30-knot winds (57 km/h), but heavy seas and rolling. So, we’ve decided to head further south and keep moving until Sunday to avoid a low-pressure system approaching. Then we’ll reassess the weather window. If things don’t improve after this system passes, life onboard could get tough. We’re ready for that scenario. If needed, we’ll heave to for a day or two — like pulling the handbrake and drifting until it clears.
Minor incident onboard: the boom must have had soil or an old nest inside, which we’d never noticed. Last night’s heavy mist, blown nearly horizontal, filled the boom with water and flushed everything out. Result: wet dirt and grass everywhere in the cockpit! We rinsed it thoroughly with seawater this morning, but it seemed to be everywhere. Luckily, the deckhand had the great idea to drill the bottom of the boom to allow drainage. It could hold over 75 mm of water at the aft end with no way out. Problem solved — now it's clean.
Good news on the fuel front: we refueled after 22 hours of engine time at 2000 RPM and used exactly 39 liters, which matches the engine’s performance chart. That leaves us with 362 liters — about 181 engine hours at 4.5 knots with wave resistance included — meaning 814 nautical miles of range. No more worries on that front, which lets us be patient.
See you soon from the open sea! 🌊
Grand plaisir de vous lire et souhait de bon voisinage! EvaRose