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Post mortem de notre traversée en mer

Post mortem de notre traversée en mer

🌊

Désolé pour le délai avant de publier ce post mortem : nous avons passé les derniers jours à dormir et à récupérer. La traversée fut exigeante, mais ô combien riche d’enseignements. Voici donc notre retour d’expérience.

Post mortem de notre traversée 


Après quelques jours de repos bien mérités, voici enfin le post mortem de notre traversée. Nous avons beaucoup appris, corrigé quelques erreurs, et vérifié les points forts de notre préparation et de notre voilier.


🛠️ Leçons apprises

Vagues dans la proue
La leçon la plus difficile : ne jamais sous-estimer la difficulté de naviguer avec les vagues et le vent dans le nez. Le voilier tape sans cesse, ce qui fatigue le gréement et l'équipage. Le bruit et les chocs rendent le sommeil presque impossible… sauf pour Christine, imperturbable !

Période des vagues
Une mer de 2,5 m avec une période de 8 secondes est navigable. Mais avec une période de 6,2 secondes, c'est une autre histoire : le voilier est secoué en permanence.

Vitesse au moteur
Nous avons choisi d'avancer à 2000 tours/minute pour économiser le carburant. Bonne décision : malgré une vitesse souvent inférieure à 4 nœuds face aux vagues, nous avons conservé une belle réserve de diesel. Mieux vaut être lent mais autonome que rapide et à la dérive.

Maîtrise de la vitesse à la voile
Sous voile, le problème est l'inverse : nous avons souvent dû ralentir Lilium pour garder la stabilité à bord. Naviguer à 7,5 nœuds avec une gîte de 30° est inutile si 7 nœuds à 15° suffisent pour avancer confortablement.

Jordan Drogue
Lorsqu'on largue la drogue, il faut garder les lignes bien en main. J'ai laissé tomber un côté pensant qu'il tomberait hors d'atteinte : grosse erreur. J'ai dû plonger pour libérer la corde, une expérience que je ne regrette pas, mais dangereuse.


❌ Ce qui a mal fonctionné

Antenne VHF/AIS
Notre plus grand stress : la chute de l'antenne principale. Nous étions invisibles aux navires commerciaux. Heureusement, l'antenne de secours nous a permis de rester visibles.

Réservoirs d'eau
Deux fuites, dont une irréparable. Cela aurait pu être critique. Nous avions heureusement 20 L d'eau potable, et un dessalinisateur non testé qui a parfaitement fonctionné.

Filtres à carburant
Le brassage du voilier a probablement soulevé des dépôts, encrassant les filtres. Nous avons des filtres de rechange, mais si une contamination majeure survenait, je doute que ce soit suffisant.


✅ Ce qui a bien fonctionné

Lilium
Je n'aime pas idolâtrer les bateaux, mais Lilium a été exceptionnel. Ce First 38 de 1985 avait souffert (incendie, pont endommagé), mais il possède tout ce que nous recherchions : quille longue et mât allongé. La quille l'empêche de dériver au près, et son centre de gravité bas offre une excellente stabilité. Tirant d'eau de 2,1 m : peu pratique au Québec, parfait en mer.

Électronique Raymarine
Solide, fiable, bien dimensionnée. Le pilote automatique (conçu pour 12 t) n'a jamais failli. Le radar Wi-Fi communique directement avec l'écran, est très peu gourmand, et fonctionne sans préchauffage. Toutes les données sont réunies sur un écran. Les 800 W de panneaux solaires couvrent nos besoins.

Christine
Ancien militaire, la mer est mon élément. Pour Christine, ce fut une véritable adaptation. Sujet au mal de mer, elle ne s'est jamais plainte, n'a jamais douté, et a assuré toute l'intendance à bord. Son calme, sa force, et sa présence ont été essentiels. Depuis 37 ans, nous formons une équipe soudée, et cette traversée le confirme.


📍 Situation actuelle

Nous sommes à Horta. Je pars pour deux semaines ce week-end, et ne pourrai être présent pour la fête de Christine le 4 juillet. La marina voulait la mettre seule au mouillage, mais après discussion, Lilium est amarré au mur extérieur, en sécurité. Je pars l'esprit en paix.

Nous vous parlerons bientôt de notre visite de l'île de Faial.

À très vite ! ⛵️

Post mortem de nuestra travesía


Tras unos días de merecido descanso, por fin compartimos el post mortem de nuestra travesía. Aprendimos mucho, corregimos errores y confirmamos los puntos fuertes de nuestra preparación y de nuestro velero.


🛠️ Lecciones aprendidas

Olas en la proa
La lección más dura: nunca subestimar lo difícil que es navegar con olas y viento de proa. El barco golpea sin cesar, lo que fatiga tanto el aparejo como a la tripulación. El ruido y los impactos hacen casi imposible dormir… excepto para Christine, ¡imperturbable!

Periodo de las olas
Un mar de 2,5 m con un periodo de 8 segundos es navegable. Pero con solo 6,2 segundos entre olas, el velero es sacudido constantemente.

Velocidad con motor
Elegimos avanzar a 2000 rpm para ahorrar combustible. Una buena decisión: aunque íbamos a menos de 4 nudos con las olas en contra, conservamos una buena reserva de diésel. Mejor ser lento pero autónomo que rápido y a la deriva.

Control de la velocidad a vela
Con vela, el problema fue inverso: a menudo tuvimos que frenar a Lilium para mantener la estabilidad a bordo. Navegar a 7,5 nudos con 30° de escora no sirve si a 7 nudos con 15° vamos igual de bien y más cómodos.

Jordan Drogue
Al soltar la drogue, hay que tener siempre control total de las líneas. Solté un lado creyendo que caería fuera de peligro: grave error. Tuve que bucear para liberar la cuerda — una experiencia peligrosa, aunque interesante.


❌ Lo que no funcionó

Antena VHF/AIS
El mayor susto: la antena principal se cayó. Quedamos invisibles para los barcos comerciales. Afortunadamente, la antena de emergencia nos permitió seguir visibles.

Depósitos de agua
Tuvimos dos fugas, una irreparable. Pudo haber sido grave. Por suerte, teníamos 20 L de agua potable y un desalinizador no probado que funcionó perfectamente.

Filtros de combustible
El constante vaivén del velero probablemente removió sedimentos que obstruyeron los filtros. Llevamos repuestos, pero si ocurriera una contaminación seria, quizás no serían suficientes.


✅ Lo que funcionó bien

Lilium
No me gusta idolatrar barcos, pero Lilium fue excepcional. Este First 38 de 1985 estaba dañado (incendio, cubierta en mal estado), pero tenía justo lo que buscábamos: quilla larga y mástil alargado. La quilla evita la deriva al ceñir y el centro de gravedad bajo da gran estabilidad. Su calado de 2,1 m no es ideal en Québec, pero sí en el mar.

Electrónica Raymarine
Sólida, confiable y bien dimensionada. El piloto automático (para 12 t) funcionó sin fallos. El radar Wi-Fi se conecta al display, consume muy poco y no necesita calentamiento. Toda la información en una sola pantalla. Los 800 W en paneles solares cubrieron nuestras necesidades.

Christine
Yo, exmilitar, estoy en mi elemento en el mar. Para Christine, fue una gran adaptación. Aunque propensa al mareo, nunca se quejó, nunca dudó y se encargó de toda la logística a bordo. Su serenidad y su apoyo fueron claves. Llevamos 37 años como equipo, y esta travesía lo confirma.


📍 Situación actual

Estamos en Horta. Me voy por dos semanas este fin de semana, y no podré estar para el cumpleaños de Christine el 4 de julio. La marina quiso enviarla sola al fondeo, pero tras hablarlo, Lilium está amarrado al muro exterior, en seguridad. Me voy tranquilo.

Pronto hablaremos de nuestra visita a la isla de Faial.

Hasta pronto  ⛵️


Post-mortem of our crossing


After a few well-deserved days of rest, here is the long-awaited post-mortem of our crossing. We learned a lot, fixed some mistakes, and confirmed the strengths of our boat and preparations.


🛠️ Lessons learned

Waves on the bow
The hardest lesson: never underestimate how difficult it is to sail into headwind and waves. The boat slams constantly, which tires both the rig and crew. The noise and impacts make it nearly impossible to sleep… except for Christine, unshakable as always!

Wave period
A 2.5 m sea with an 8-second period is manageable. With only 6.2 seconds between waves, the boat is violently tossed.

Speed under engine
We chose to run at 2000 rpm to save fuel. Good decision: despite rarely exceeding 4 knots against the swell, we arrived with a solid diesel reserve. Better slow and self-reliant than fast and adrift.

Speed control under sail
Under sail, the opposite issue arose: we had to slow Lilium down often to maintain onboard stability. Sailing at 7.5 knots with 30° heel is pointless if 7 knots at 15° is just as effective and much more comfortable.

Jordan Drogue
When deploying the drogue, always keep the lines under full control. I dropped one end thinking it would stay out of danger — big mistake. I had to dive to free the rope. A risky but enlightening experience.


❌ What went wrong

VHF/AIS antenna
Our biggest scare: the main antenna fell. We were invisible to commercial vessels. Thankfully, the emergency antenna kept us visible.

Water tanks
Two leaks, one irreparable. This could’ve been serious. Fortunately, we had 20 L of potable water and an untested watermaker that worked flawlessly.

Fuel filters
The motion of the boat likely dislodged debris that clogged the filters. We had spares, but if serious contamination had occurred, we might not have had enough.


✅ What went well

Lilium
I don’t usually praise boats, but Lilium was outstanding. This 1985 First 38 had suffered (fire, deck damage), but had exactly what we needed: long keel and extended mast. The keel prevents drifting upwind, and the low center of gravity offers great stability. With a 2.1 m draft, she’s not great for Québec marinas — but perfect for the ocean.

Raymarine electronics
Reliable, solid, well-sized. The autopilot (rated for 12 tons) never failed. The Wi-Fi radar links straight to the display, uses very little power, and requires no warm-up. All data is visible on one screen. The 800 W of solar panels met all our energy needs.

Christine
As a former military man, the sea is my comfort zone. For Christine, this was a big step. She’s prone to seasickness but never complained, never doubted, and managed everything onboard. Her calm and strength were essential. After 37 years together, this journey only proved what a solid team we are.


📍 Current situation

We’re in Horta. I’m leaving for two weeks this weekend and won’t be there for Christine’s birthday on July 4. The marina initially wanted to send her alone to anchor, but after some discussion, Lilium is securely moored to the outer wall. I leave in peace.

We’ll soon share more about our visit to Faial Island.

See you soon ⛵️

commentaires

  • Samantha 27/06/2025

    Un beau post mortem ça 👌 vous allez juste être encore plus prêt à la prochaine longue traversée !! Le passage sur maman dans ce qui a fonctionné 🥺❤️ Ça mériterait un long paragraphe sur le capitaine aussi qui a su tout bien préparer, planifier et surtout s'adapter à 10001 surprises. Très très fière de vous xxxxxx

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